September 2005

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Demokratie

Alexis de Tocqueville et le problème de la liberté dans la démocratie
Alexis de Clerel, comte de Tocqueville (1805-1859) est sans conteste l’un des plus importants philosophes de la démocratie. Arpentant les Etats-Unis d’Amérique aux débuts des années 30 du XIXe siècle, il a pu observer comment se mettait en place un modèle social auquel il croyait voué l’humanité entière. Son grand mérité est, d’une part, d’avoir perçu et formulé de manière tranchante les risques liés à ce nouveau modèle social et, de l’autre, d’avoir indiqué des voies à suivre pour contrer ces risques.
Un penseur négligé, voire oublié
Après avoir commémoré le 200e anniversaire de la mort d’Immanuel Kant (1724-1804) l’année passée, nous commémorons cette année le 200e anniversaire de la naissance d’Alexis de Tocqueville. Même si l’importance des commémorations respectives penche nettement en faveur de Kant, il n’est toutefois pas exagéré de dire que ce que
Kant a été pour la théorie de la connaissance et pour la philosophie morale, Tocqueville l’a été pour la pensée politique et notamment pour la pensée politique libérale. Ne mesurons donc pas l’importance d’un penseur à l’ampleur des festivités commémoratives.
Je ne dirai rien de la vie d’Alexis de Tocqueville
– je renvoie à André Jardin, Alexis de Tocqueville
(Paris 1984) –, et en ce qui concerne ses œuvres, je ne citerai ici que les deux principales : De la démocratie en Amérique (en deux volumes, l’un datant de 1835, l’autre de 1840) et L’ancien régime et la révolution (publié en 1856). Ses Œuvres complètes, publiées chez Gallimard, regroupent plus d’une vingtaine de volumes. Je ne m’étendrai pas non plus sur le sort pendant longtemps réservé à l’œuvre de Tocqueville, si ce n’est pour dire que cet auteur, applaudi de son vivant, a été comme oublié après sa mort. Redécouvert aux Etats-Unis dans les années 30 du XXe siècle, la France devra attendre les années 50, et