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L'homme est le seul animal qui dispose d'une conscience réflexive, c'est à dire qui est capable de se penser lui-même et de se vivre dans la singularité : dire "je suis moi-même", c'est dire "je ne suis pas un autre et j'assume la responsabilité de mon originalité". Mais, en même temps l'homme est aussi un être social qui subit l'influence des autres et on peut se demander si cela ne le conduit pas nécessairement au conformisme. Alors, les autres sont-ils l'obstacle qui m'empêche d'être ou au contraire le ferment de la constitution de soi ? La question est importante car sa réponse éclaire la définition classique d'Aristote : "l'homme est un animal politique" c'est à dire social. De prime abord il semble bien qu'on ne puisse être soi que dans la solitude qui nous préserve de l'influence d'autrui.
Cependant placés dans une solitude absolue serions-nous vraiment capables d'être ? Si la réponse est négative, alors comment l'autre peut-il me constituer ?
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Si l'homme comme le dit Heidegger est un "ëtre-au-monde" et un "être-au-monde-avec", c'est à dire si nous vivons nécessairement en société, il faut remarquer que la société tend à instituer des normes auxquelles nous sommes tous tenus de nous conformer.
La vie sociale, c'est la vie stéréotypée. Il est bien vu de se comporter comme les autres. Les études sur la dynamique des groupes montrent que tout groupe institue des règles que chacun est tenu de respecter et toute originalité aura pour sanction une marginalisation. Or, qu'est-ce qu'être soimême ? Est-ce faire comme les autres, se plier au comportement du groupe ? Où est-ce assumer sa singularité, son authenticité ? Être soi-même, c'est bien sûr assumer son