Torture pendant la guerre d'algérie
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La torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée sur les populations algérienne et française par les forces coloniales (l'armée française, ses supplétifs harkis, l'OAS, les barbouzes, les forces de police et des colons eux-mêmes) dans des proportions qui, selon l'historien Pierre Vidal-Naquet, concerneraient des centaines de milliers d'Algériens[1] [2]. Elle a aussi été employée à une moindre échelle et de manière non systématique sur des harkis et des Européens par le FLN et l'ALN comme le montrent l'ouvrage "La guerre d'Algérie" sous la direction des historiens Benjamin Stora et Mohammed Harbi, la thèse de doctorat de Raphaëlle Branche consacrée à la torture et l'armée durant la guerre d'Algérie ou encore l'ensemble des travaux sur la torture en Algérie de Pierre Vidal-Naquet qui réfute la tendance qui consiste à vouloir inventer un faux paralélisme entre les crimes des uns et ceux des autres, comme indiqué dans la source précitée. La torture policière existait déjà largement en Afrique du Nord avant l’insurrection de 1954, comme en témoigne la mise en garde lancée, dès cette date, par l'écrivain François Mauriac. Elle avait été systématiquement utilisée lors de la colonisation du pays, notamment lors de la campagne du général Bugeaud[3] Mais elle fut consacrée et institutionnalisée comme arme de guerre par l'armée, à laquelle on donne tous les pouvoirs, lors de la « bataille d'Alger », qui fut, en 1957, un « point de non-retour » à cet égard[4]. Toutefois, le passage à une guerre totale et à la systématisation de la torture précède l'année 1957, correspondant, selon la thèse de Raphaëlle Branche, à l’arrivée à la tête de l’état-major d’Alger du général Raoul Salan en décembre 1956.
Une loi d'amnistie a été votée le 31 juillet 1968 en confirmation des deux décrets du 22 mars 1962 couvre l'ensemble des crimes commis en Algérie. Cette loi prévoit que « Sont amnistiées de plein droit toutes infractions commises en relation avec les événements d'Algérie,