Tourisme et insularité dans le monde
Introduction : « L’ile est une terre entourée d’eau de tout coté, d’un seul tenant, dont la superficie est inférieure à 11000 km² et la population inférieure à 1,5 millions d’habitants ». Cette définition de François Taglioni, placée une perspective géographique et humaine, ne révèle rien cependant de la complexité et de la diversité de l’insularité. L’ile, parce que délimitée, semble être l’objet géographique par excellence, prise entre ciel et terre, tranchant sur le flou de la mer. Et pourtant, l’insularité articule de nombreux concepts tantot objectifs tantôt nés de l’imaginaire des habitants de l’ile ou du continent. En effet, l’ile ne prend vie que lorsqu’elle est confrontée au continent, dont elle se distingue par un certains nombres de spécificités que sont l’exigüité, la finitude, la maritimité, l’isolement la variabilité. Autant de caractéristiques qui démontrent sa vulnérabilité ainsi que la difficulté de la définir précisément. Objet de représentations mythiques, tantot vu comme un paradis perdu, ou un lieu étrange, à part, elle est indissociable depuis plusieurs décennies du phénomène touristique. Le tourisme, que l’on peut définir comme l’activité de voyager pour son plaisir dans un lieu autre que celui ou l’on réside habituellement s’est en effet emparé des représentations insulaires pour aménager et valoriser ses espaces souvent peu habités et peu développés. On peut se demander dans quelle mesure le tourisme alimente et légitime le concept d’insularité en articulant les diverses notions qui lui sont spécifiques.
I. A l’origine du tourisme ; entre exploitation et dépassement des spécificités insulaires.
1) Tirer parti d’une représentation particulière de l’objet insulaire
Le tourisme nait avant tout d’une vision particulière de l’ile, et se fonde sur la représentation que s’en fait l’imaginaire continental. Tout repose sur la perception d’un espace original et unique . L’ile