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ACTE I, scène 2
Doña Sol:
Je vous suivrai.
Hernani:
Parmi nos rudes compagnons,
Proscrits, dont le bourreau sait d'avance les noms,
Gens dont jamais le fer ni le coeur ne s'émousse,
Ayant tous quelque sang à venger qui les pousse?
Vous viendrez commander ma bande, comme on dit?
Car, vous ne savez pas, moi je suis un bandit!
Quand tout me poursuivait dans toutes les Espagnes,
Seule, dans ses forêts, dans ses hautes montagnes,
Dans ses rocs, où l'on est que de l'aigle aperçu,
La vieille Catalogne en mère m'a reçu.
Parmi ses montagnards, libres, pauvres et graves,
Je grandis, et demain, trois mille de ses braves,
Si ma voix dans leurs monts fait résonner ce cor,
Viendront... _ Vous frissonnez! réfléchissez encor.
Me suivre dans les bois, dans les monts, sur les grèves,
Chez des hommes pareils aux démons de vos rêves.
Soupçonner tout, les yeux, les voix, les pas, le bruit,
Dormir sur l'herbe, boire au torrent, et la nuit,
Entendre en allaitant quelque enfant qui s'éveille,
Les balles de mousquet sifflant à votre oreille.
Être errante avec moi, proscrite, et s'il le faut
Me suivre où je suivrai mon père, - à l'échafaud.
Doña Sol:
Je vous suivrai.
Commentaire composé :
Introduction:
La pièce Hernani, écrite en 1830, présente un archétype parfait du drame romantique. Chef de file de ce mouvement littéraire, Victor Hugo théorise ce genre dans la préface de Cromwell selon des principes de liberté littéraires. En opposition au théâtre classique, régi par des règles comme les trois unités, ou des règles de versification strictes, il propose un théâtre centré sur l'action et sur le message qu'il veut livrer, mettant au centre une dimension spectaculaire tenant presque de l'opéra, et proposant un écriture poétique transgressant les codes. On sait d'ailleurs que les premières représentations d'Hernani donnèrent lieu à de véritables «