Tragedie
I-Origine : a) Le nom : L’origine de la tragédie peut être étudiée dans un premier temps au point de vue de la formation du nom, qui provient du grec tragôidia. Ce nom réunit deux éléments : -ôida, -ôidos qui se rattache à la notion de chant et tragos qui désigne le bouc, dont la présence demeure encore inexpliquée. Fait-elle référence à un animal offert en récompense au vainqueur du concours ? Ou les participants étaient-ils déguisés en bouc en l'honneur des Satyres accompagnant Dionysos ? Un bouc était-il offert en sacrifice au cours de la cérémonie ? Toutes ces interprétations rappellent le lien qui unissait en Grèce antique tragédie et religion. b) Historique : La tragédie grecque est née de l'évolution de plusieurs genres, dont l'apport est apprécié diversement par les auteurs de l'époque. *Les chœurs tragiques dériveraient de cantates chantées et dansées en l'honneur de héros morts (plus particulièrement Adraste). Le culte de ce dernier fut interdit par le tyran de Sicyone qui transféra les hommages rendus au héros vers le culte de Dionysos (dieu des ambiguïtés : mort-vie, homme-femme, du vin et de ses excès, de la folie, de l’étranger, de la vie foisonnante et du théâtre). Cette hypothèse est notamment mentionnée par Hérodote. *Aristote propose quant à lui une autre version dans sa Poétique : la tragédie serait issue d'improvisations, plus précisément des manifestations dithyrambiques, dans lesquelles les fidèles (souvent ivres) forment une ronde endiablée, tournant et chantant pour célébrer le dieu. Le dithyrambe passe ensuite à l'écrit et est appris par le choreute (membre du chœur) pour devenir véritablement tragique. *La tragédie emprunte également à l'épopée, avec le modèle très imité d’Homère, sur le plan formel (récit du messager), mais aussi sur le plan du fond, puisqu'elle reprend les mythes (récit portant sur un passé éloigné que le poète n'a pu connaître et rapportant ce que tous doivent