Transfusion sanguine et sida
Intro
En 1981, un centre de transfusion d'Atlanta aux États-Unis décèle 5 cas de pneumonies rarissimes, les malades sont tous homosexuels et ont un système immunitaire défaillant. On s'aperçoit ensuite que d'autres malades touchés par ce syndrome sont des toxicomanes ou des hémophiles ayant reçu des transfusions sanguines. La maladie est baptisée « Syndrome d'immunodéficience acquise ».
Michel Setbon se penche sur ce phénomène et réalise une étude autour du SIDA, des transfusions sanguines et des politiques de dépistage de 1989 à 1992. C'est pour lui « la sociologie d'un drame national ».
Sa thèse s'articule autour de 3 points fondamentaux :
-Comment se sont produites ses contaminations ?
-Qu'est-ce qui a été fait pour limiter le nombre de ces contaminations ?
-Comment évaluer les effets de ce qui a été fait, c'est à dire de quelle manière les décisions qui ont été prises ont influencé le nombre de contaminations constatées ?
Nous allons dans notre synthèse détailler les arguments de l'auteur et mettre en parallèle les différents mécanismes sociologiques observés.
Comment se sont produites ses contaminations ?
Au début des années 80 sont découverts les premiers cas de SIDA d'abord aux États-Unis, puis en France. Le manque d'information concernant le mode de transmission du virus ainsi que ces origines exactes ont laissé les centres de transfusion sanguine dans le doute. Ceux-ci n'ont alors pas augmenté leur vigilance concernant les donneurs.
Cette période correspond, selon Michel Setbon, à la phase 1 (de 1981 à 1983) où aucune sélection du sang donné n'a été faite. C'est une phase de « flou » général, où cette maladie sortie de nulle part surprend plus qu'elle n'inquiète. C'est l'incrédulité et le dénis.
On s'aperçoit qu'il existe alors des zones d'incertitude selon la théorie de Crozier. En effet selon lui « Tout système connaît donc des incertitudes, mais aucune ne contraint l'organisation de manière mécanique.