Travail et ethnicité
Le terme ethnicité provient du mot ethnie : celui-ci se définit comme groupe social de personne qui s’identifie entre elles sur la base d’une ascendance commune, d’une culture commune ou d’un vécu commun, l’ethnicité est donc lié à un patrimoine commun (culture, ascendance, histoire, origine géographique, langue, religion, idéologie, tradition, mythologie, etc.). L’ethnicité n’a donc pas de définition fixe, elle dépend d’un regard particulier, interne ou externe sur des groupes se différenciant des catégories sociales, c’est une forme de construction sociale. Max Weber, dans son approche de l’ethnicité, la définit comme une interaction aboutissant à un sentiment d’appartenance au sein d’un groupe, c’est selon lui un moyen «d’instrumentaliser les luttes sociales et politiques». Françoise Lorcerie la définit comme «la production et l’activation de certaine forme d’identité communautaire au cœur des sociétés modernes». Ce serait un concept visant à rendre compte d’un point de vue sociologique, de la façon dont les acteurs sociaux utilisent les catégories ethniques dans leurs interactions sociales. On parle aussi d’ethnicisation : selon Hervé le Bras ce serait «le remplacement des critères de classe et de catégorie socioprofessionnelle par un critère ethnique pour expliquer les phénomènes sociaux. Il ne s’agit pas d’une transformation de la société, mais d’un changement de point de vue et de catégorie d’analyse.» C’est donc un processus qui amène les catégories ethniques à prendre une place croissante dans les comportements des acteurs sociaux, les interactions sociales et les politiques publiques.
L’utilisation du mot « ethnique » est donc à prendre avec des pincettes, étant donné que ce terme n’a pas la même signification dans le sens commun qu’utilisé en sociologie. Il est important pour comprendre notre sujet de recherche de cerner ce qu’on appelle les « commerces ethniques ». Le