Introduction

Lors de mon stage en maison de retraite et en 2ème année d’école d’infirmière, une situation va particulièrement m’interpeller.

Vers 9 heures, j’allais faire le soin de colostomie de Mme X. Je prépare mon matériel, j’entre dans la chambre et propose à Mme X, qui regarde la télévision, de s’installer sur son lit afin que je puisse effectuer son soin. Nous commençons à discuter de chose et d’autre, puis ne la voyant pas aussi bavarde, pas aussi joyeuse qu’habituellement, je lui demande si tout se passe bien pour elle dans la résidence, si elle a participé aux activités qui avaient eu lieu la veille, si elle avait eu l’occasion de sortir un peu de la résidence… A ce moment là, je vois les yeux de Mme X se remplir de larmes, elle m’explique que le week-end dernier son fils devait venir la voir mais qu’il n’est pas venu et qu’elle en a assez de manger toujours la même chose. Elle me dit : « lorsque j’essaie de manger autre chose que des féculents, je suis malade toute la journée ». Là, des larmes coulent de ses yeux et elle me dit : « je préfèrerais mourir plutôt que de vivre comme cela ». Moi, connaissant les antécédents de névrose d’angoisse de Mme X, je me suis sentie complètement désemparée et, ne sachant pas quoi dire, je continuais mes soins tout en essayant de comprendre exactement ce qui lui faisait dire cela. Elle me répondait simplement : « j’en ai marre, je veux mourir ». J’essayais tant bien que mal de la faire changer de sujet, de la faire passer à autre chose mais en vain.

A cet instant présent, je me suis demandée de quoi Mme X avait réellement besoin ?
Essaye-t-elle de faire passer un message ou a-t-elle vraiment envie de mettre fin à ses jours ?
En a-t-elle vraiment les moyens ?
Quelles peuvent-elles être les causes pour ces personnes de vouloir mettre fin à leurs jours ?
La dépression et le suicide chez la personne âgée sont-ils vraiment pris en compte ?
Serait-il judicieux de prévoir un entretien infirmier ?