Introduction Du XVIIIe siècle à aujourd’hui, de Voltaire à Montesquieu en passant par Fontenelle, les grands noms de la littérature français ont crié haut et fort le sentiment d’indignation que pouvait leur inspirer l’atteinte à la liberté d’expression sous quelque forme que ce soit. Lettres persanes (1715), De l’horrible danger de la lecture (1765), Histoire des Oracles (1687), dénoncent avec la même véhémence le despotisme et l’obscurantisme des censeurs. Du comique au didactique les niveaux de langue varient mais se rejoignent dans une même tonalité ironique. Pour quelles raisons Voltaire, Montesquieu et Fontenelle ont-ils privilégié le registre de l’ironie et de la dérision pour dénoncer les tares de la société française ? Quel autre registre aurait-il été tout aussi opportun d’employer pour dénoncer une injustice ou défendre une cause humaine ?
I) L’ironie comme arme sociale 1) Voltaire et la caricature des mandements épiscopaux 2) Fontenelle et tous les savants aux comportements absurdes 3) Montesquieu
II) L’ambition d’un comique engagé 1) Dénoncer les ridicules de la société française 2) Désacraliser par le rire : rabaisser le pouvoir en place pour ramener l’égalité 3) La liberté d’expression retrouve ses droits : le rire au service de la révolution du peuple contre un pouvoir tout puissant
III) Le registre didactique au service de la raison 1) Représentation réaliste d’un contexte politique et social 2) Exposé didactique : emploi d’un ton sérieux pour susciter une prise de conscience 3) Une présentation argumentée tout aussi efficace qu’une attaque par le rire