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URBAINE (ANTHROPOLOGIE) Patrick Williams (Laboratoire d’anthropologie urbaine, CNRS UPR34)
Version auteur. Références de publication 1991, « Urbaine (Anthropologie) », Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, Paris, PUF : 725-727.
[725] Il est souvent demandé à l’anthropologie urbaine de spécifier la nature exacte de son objet (la ville constitue-t-elle un domaine d’étude homogène ?) et de préciser le sens de son insertion à l’intérieur de l’anthropologie (l’ethnologie du monde moderne se halshs-00309055, version 1 - 5 Aug 2008
distingue-t-elle de l’ethnologie des sociétés exotiques ? Ou même : l’ethnologie du monde moderne est-elle possible ?). Les sociologues de l’Ecole de Chicago, souvent présentés comme les fondateurs de l’anthropologie urbaine, se sont penchés sur la singularité des modes d’organisation des relations sociales dans la ville, mais ne se sont pas interrogés sur les méthodes d’investigation à mettre en œuvre ni sur les fondements épistémologiques de leur démarche. Selon R.E. Park, les méthodes doivent s’inspirer du journalisme, de l’enquête sur le terrain, et les sciences de la nature fournissent le modèle épistémologique adéquat: celui de l’écologie urbaine. Ces chercheurs ont multiplié les études de cas, constituant comme objets privilégiés les différentes communautés qui composent la mosaïque urbaine, soit que leur identité de groupe préexiste à leur implantation dans la ville (cas des minorités ethniques, religieuses, nationales, etc.), soit qu’elle ait été produite par le milieu urbain lui-même (cas des gangs, bandes, prolétaires et marginaux de toutes sortes). On voit que ce choix tient à la fois à la définition traditionnelle des objets de l’ethnologie (communautés aux contours relativement nets, affirmant leurs valeurs à travers des comportements