Tribunal
2ème chambre – Tribunal correctionnel – Nantes
« Vole est une habitude chez moi je ne peut pas m’empêcher de faire ça ». L'aveu de faiblesse de M. Shamil, aussi terrible qu'il soit, n'a rien d'exceptionnel à la 2ème chambre du tribunal correctionnel de Nantes.
Dans la salle d’audience, les gens s’installent lentement, calmement, on voit les magistrats préparer leurs dossiers, mettre leur robe. Le Président entre, les gens se lèvent, la cour s’installe jusqu’au fameux « Veuillez-vous asseoir ». Là, le Président résume rapidement les faits reprochés aux accusés .C'est ici que l'on juge les prévenus en comparution immédiate, et que l'on voit défiler chaque jour d'audience un véritable concentré de misère humaine. Puis, le Président présente le déroulement de la séance matinale et invite la première personne à venir à la barre ce n'est d'ailleurs pas la première fois que M. Shamil comparait devant la chambre. Le juge qui officie en ce matin de octobre a reconnu tout de suite l'accusé. Ce dernier a été interpellé dans un magasin pour vole de maquillage l‘Oréal. Une interpellation de plus qui vient s'ajouter au long, très long casier judiciaire de M. Shamil. Un profil des plus courants dans le box. L'avocate commise à M. Shamil a eu du mal à le défendre car l‘accusé n‘étai même pas présent.
Pour M. Shamil, comme pour de nombreux autres prévenus, elle demande l'application de la loi prévoyant une peine trois mois avec sursis. L'avocate conteste, émettant de sérieux doutes quant à la tentative de vol, seule infraction pour laquelle M. Shamil est récidiviste, qu'elle pense voir figurer au procès-verbal justement pour cette unique raison. Plusieurs autres avocates (la défense était presque exclusivement féminine ce jour-là) s'élèveront également, dans des plaidoiries plus ou moins inspirés.
La justice est bien trop occupée à juger ces