La sculpture commémorative est un type de sculpture qui marque fortement le territoire et s’adresse à un très large public. La sculpture commémorative induit un rapport au temps en raison de la longue durée promise aux matériaux en lesquels elle s’incarne. Liées à la commémoration d’un événement passé ou d’un personnage historique, s’incarnant dans la célébration et la fête qui rompt avec le rythme quotidien des jours ordinaires. Selon Théophile Gautier « c’est un art robuste qui seul survit à la cité ». À la fin du xviiie siècle, les auteurs de l’encyclopédie soulignaient combien la sculpture commémorative était essentiellement liée à cette ambition de lutter contre la finitude de notre destin. Cette fonction commémorative fut souvent asservie à la propagande politique (par exemple les statues équestres d’Henri IV à Louis XVI au cœur de la ville) et sous la troisième République on rendra hommage aux grands hommes et aux guerres. Depuis les années 1970, on ne cesse de réinventer la sculpture commémorative toujours porteuse d’une mémoire vive. Il s’agit d’imprimer une physionomie particulière à un lieu qui marque fortement l’espace public.
Honoré de Balzac à Paris par Rodin
En 1891, la Société des gens de lettres commande une statue de Balzac à Rodin afin d’honorer la mémoire de l’écrivain, mort en 1850 où Paris tient une place prépondérante dans son célèbre ouvrage : La comédie humaine. Lors de la présentation de l’œuvre en plâtre au salon de la société nationale des Beaux Arts en 1898, celle-ci se fit refuser par le commanditaire qui la jugea trop audacieuse dans le parti pris esthétique. C’est Alexandre Falguière qui représentera Balzac de manière traditionnelle, selon des codes conventionnels : assis, méditant sur son œuvre. La sculpture sera inaugurée en 1902 au carrefour de l’avenue Friedland et de la rue Balzac à Paris.
Dans la lignée des artistes audacieux, les artistes américains Christo et Jeanne-Claude on fait de l’empaquetage ludique et éphémère