Trouver une langue
La poésie est souvent décrite comme un genre littéraire, un art, songeant à travailler la musicalité de la langue, notamment du rythme et des sons. Ses fonctions, telles que l’expression des sentiments ou la transmission d’un message, restent nombreuses. Le poète, lui, est un être à part. Magicien, pour le don de rendre toute chose quelle qu’elle soit d’une magnificence inégalée, maudit, pour demeurer incompris et différent des autres êtres humains qui l’entourent. Le poète ne cessant de s’interroger sur la vie et sur lui-même, Arthur Rimbaud dira d’ailleurs que l’objectif du poète est de « Trouver une langue ».
Mais alors en quoi cette célèbre formule, peut-elle résumer la quête du poète ? Pour cela, nous verrons tout d’abord en quoi la poésie est un art du langage faisant appel aux sens, puis en quoi elle est également acte de création d’un langage propre au poète.
Tout d’abord, le poète élève la poésie à un art du langage grâce aux sonorités, aux rythmes, aux images et à l’harmonie qu’il lui apporte. En sublimant notre langage, il donne de la vie à de simples mots. Il parvient à nous faire voyager, à nous évader, en éveillant tous nos sens. Allant à la rencontre des mots et des sons, il trouve alors « une langue » et joue avec elle.
Pour créer de la sonorité, le poète se sert de rimes, d’allitérations et d’assonances et joue sur la versification et la ponctuation pour insérer du rythme. Dans Art, Théophile Gautier opte pour une structure originale, des rimes pour le plus souvent riches, et une ponctuation très présente. Art Poétique de Paul Verlaine, est lui une belle démonstration de l’impair, un rythme encore différent. Le mètre est plus long, les rimes sont embrassées, mais comme il le dit, tout cela n’est que « De la musique encore et toujours ! ». Quand à Charles Baudelaire, dans son poème Le Serpent qui danse, il joue sur la structure