Devoir corrigé portant sur une scène de Turcaret (I, 9) Faites une lecture approfondie de la scène (I, 9) de Turcaret (Livre de poche, p.112-113) et traitez les questions suivantes : 1) Vous relèverez et expliquerez les effets d’ironie, et vous les mettrez en rapport avec les jeux de scène des deux personnages. 2) Proposez un plan de commentaire structuré de votre lecture de la scène. Rédigez l’introduction et une partie de commentaire correspondant au plan que vous aurez retenu.

Corrigé

1) Vous relèverez et expliquerez les effets d’ironie, et vous les mettrez en rapport avec les jeux de scène des deux personnages.

Pour dégager l’ironie du texte, il faut resituer précisément la sc. 9 dans l’intrigue : la Baronne est partie chercher le billet de Turcaret qui lui permettra de récupérer son diamant mis en gage (croit-elle) pour payer les dettes de jeu (fictives) du chevalier. C’est donc un service qu’elle lui demande : LA BARONNE - II [Turcaret] m’a fait présent d'un billet au porteur de dix mille écus : je veux changer cet effet-là de nature ; il en faut faire de 1’argent. Je ne connais personne pour cela. Chevalier, chargez-vous de ce soin. Je vais vous remettre le billet ; retirez ma bague, je suis bien aise de 1'avoir, et vous me tiendrez compte du surplus [= vous me remettrez la différence : 10 000 écu moins mille écus de mise en gage du diamant, moins le bénéfice qu’empoche le prêteur qui escompte le billet, II, 1, p.115]. FRONTIN - Cela est trop juste, Madame, et vous n'avez rien craindre de notre probité. (p.112)
Vu le portrait que Marine a tracé des deux « fourbes » (p.95), la réponse de Frontin est clairement ironique : le spectateur comprend que leur probité est aussi douteuse que « l’équité » du chevalier (p.113). On notera que Frontin répond avant le chevalier, et qu’il s’exprime comme un associé (notre probité) et non comme un simple valet : sa réplique permet de comprendre par avance certains enjeux dramaturgiques de