Turquie-ue, quelle perspective d’avenir ?
« L’Union européenne en crise, la zone euro sous tension, l’éclatement de l’UE » voici ce qui depuis 2008 est invoqué lorsque l’on aborde le sujet de l’UE. Peut-on le nier ? Non. L’UE traverse bien la pire crise de son existence. Cependant, l’UE ne peut se résumer à ce constat, car elle porte en elle un projet, celui d’instaurer la paix et la prospérité dans un espace qui n’a cessé de grandir depuis 1950. En cela elle constitue un modèle qui reste à ce jour unique au monde. L’annonce de l’attribution du prix Nobel de la paix à l’UE a eu le mérite de nous rappeler cette réalité, indéniable.
Les grands groupes industriels et financiers qui contrôlent désormais un peu partout les médias ne cessent de la vilipender et de nous annoncer sa fin imminente, car elle ne veut renoncer à ses valeurs notamment celle de la justice sociale. En effet, contrairement à l’UE, dans la majorité des pays émergents, la croissance économique ne rime pas forcement avec la prospérité du plus grand nombre et la fin de la pauvreté. Ce Prix nous invite donc à nous approprier ce modèle, et à barrer la route à tous les mouvements extrémistes, tout en rappelant la nécessité d’une plus grande intégration et de solidarité pour sa survie.
En Turquie, la publication du rapport de la Commission européenne la concernant a été l’occasion de s’interroger sur les relations Turquie-UE. Le nombre très important de réactions et de tribunes parues sur le sujet a bien montré que le débat n’est définitivement pas clos sur la question, quand bien même les négociations sont au point mort. Ainsi pour M. Kemal Derviş, ancien ministre turc de l’Économie, le projet européen ne doit pas être celui d’un parti mais plutôt celui de la nation car l’intégration de la Turquie au sein de l’Union ne peut que renforcer sa position au Moyen-Orient.
Mais la Turquie doit choisir activement quel modèle européen elle souhaite intégrer. Car Pour M. Derviş, le modèle européen