Twilight 4
LIVRE 1
BELLA L'enfance n'est pas l'époque qui va jusqu'à un certain âge [et, à cet âge certain, L'enfant abandonne ses occupations infantiles. L'enfance est le royaume où personne ne meurt. Edna St Vincent Millay (1892-1950)
PROLOGUE
J'avais eu plus que mon compte d'expériences mortifères, phénomène auquel on ne s'habitue pas. Il semblait cependant inévitable que j'affronte de nouveau la mort. À croire que j'étais marquée du sceau de la catastrophe. J'avais beau y avoir échappé à maintes reprises, elle ne cessait de revenir à moi. Pour autant, cette fois différait beaucoup des précédentes. Il est possible de fuir celui que l'on craint, de lutter contre celui que l'on hait. Je savais réagir face à ce genre de tueurs - monstres et ennemis. Lorsqu'on aime son assassin, on n'a plus le choix, cependant. Car comment fuir et lutter si cela signifie blesser l'aimé ? Si la vie est la seule chose à lui donner, comment la lui refuser ? Quand on l'aime réellement ?
1. FIANÇAILLES
« Personne ne te regarde. Personne ne t'observe. Personne ne t'épie », me rassurai-je. Comme j'étais incapable de mentir de façon convaincante, y compris à moi-même, je me sentis obligée de vérifier, néanmoins. En attendant que l'un des trois uniques feux de Forks passe au vert, je jetai un coup d'œil sur ma droite - à l'intérieur de son monospace, Mme Weber avait le buste tourné dans ma direction. Son regard me transperça, et je tressaillis. Pourquoi me fixaitelle ainsi ? N'était-il pas impoli de toiser ainsi les gens ? Ou cette règle ne s'appliquaitelle plus à moi ? Puis je pris conscience que les vitres teintées de la voiture étaient si sombres qu'elle ne se rendait sans doute pas compte que je m'y trouvais, encore moins que je l'avais surprise en train de me reluquer. Je tâchai de me consoler en concluant que ce n'était sans doute pas moi qu'elle examinait ainsi, mais le véhicule. Mon véhicule. Je poussai un soupir. Un nouveau coup d'œil, à gauche