Ubu roi - acte iii scènes 3 et 4
Alfred Jarry publie en 1896 Ubu roi, pièce inspirée d’une pièce pour marionnettes potache écrite par un de ses condisciples du lycée de Rennes. Ubu est un officier de confiance du roi de Pologne, Venceslas : sa femme, insatisfaite de son sort, le pousse au régicide. Il devient alors un roi violent et tyrannique. La scène proposée à notre lecture montre la naissance de ce tyran, martyrisant ses sujets physiquement et en prélevant des impôts démesurés. Le loufoque et le grotesque est alors au service d’une dénonciation de la tyrannie. Pb : Dans quelle mesure l’alliance du despotisme et du grotesque en un seul personnage de monarque sert-elle la dénonciation de la tyrannie ?
Le despotisme d’Ubu roi
a) La violence de l’irruption : la transition entre les deux scènes
_ La scène 3 de l’acte 4 est une conversation des paysans entre eux (cf didascalie : « Une maison de paysans dans les environs de Varsovie. Plusieurs paysans sont assemblés »). On y parle de la mort de Venceslas, de la fuite de l’héritier légitime, le jeune Bougrelas, et de l’accès au trône du père Ubu. + purge des nobles (Ubu fait assassiner 300 nobles et 500 magistrats) + hausse des impôts. = scène qui nous situe le désordre extérieur, la violence qui a actuellement cours dans la capitale. Les paysans semblent encore un peu protégés à la campagne.
_ Pourtant, on nous annonce déjà que cet espace en retrait, à l’abri, risque d’être envahi, et lui aussi touché par le désordre politique ambiant et par la violence. Le havre de paix n’est pas destiné à durer : « et il paraît qu’on va doubler les impôts et que le Père Ubu viendra les ramasser lui-même ». Il n’existe donc pas d’espace où l’on puisse se préserver de la violence du roi : il est omniprésent. Omniprésence = signe même de la tyrannie.
_ D’ailleurs, à peine ces paroles ont été prononcées que le roi frappe à la porte : « Mais, écoutez : ne dirait-on pas qu’on frappe à la porte ? » (on a