Comment Baudelaire utilise-t-il les libertés que lui donne la prose pour mieux célébrer les charmes de sa maitresse? Baudelaire, « Un hémisphère dans une chevelure », 1869, in Le Spleen de Paris/ Petits poèmes en prose.

On considère Baudelaire comme l'inventeur de la poésie moderne, notamment grâce à son 2ème recueil de poèmes parut après les Fleurs du mal, intitulé Le Spleen de Paris ou Petits poèmes en prose, selon l'édition. Le recueil paraît 2 ans après la mort du poète influençant la poésie moderne. « Un hémisphère dans une chevelure » est le pendant du poème en vers « La Chevelure » des Fleurs du mal, on en retrouve de nombreux échos, ainsi que d'autres poèmes inspirés par Jeanne Duval, notamment « Parfums exotiques ». La chevelure de sa maitresse est ici le leitmotiv(référence à la musique) de ce poème qui rend hommage à sa beauté sensuelle et évoque un moment intime du couple amoureux. En ce sens, Baudelaire renouvelle ici le lyrisme. La forme du poème en prose qui joue des images et des correspondances est aussi propice à rendre la rêverie du poète à la fois rêverie exotique et érotique.

Un dialogue amoureux. a) Un moment d'intimité.

Un couple amoureux : pronoms « je » → « moi » = forme tonique/ « tu » + déterminants possessifs → « mon »l.2/ « tes »l.1,5.. => complicité, familiarité des deux amants. Impression d'un dialogue entre les deux amants : verbes au présent de l'énonciation. Impératif « laisse-moi » → indique une prière de l'amant à sa maitresse qui voudrait jouir plus longtemps le moment. Répétition « longtemps »l.1. Adjectif « rebelles »l.25 pourrait s'appliquer à cette maitresse qui échappe au poète. Atmosphère langoureuse : rythme de la 1ère phrase très longue ralentit par de nombreuses virgules, la répétition de l'adverbe « longtemps », la diphtongue « on », allitérations en [m] et en [l]. b) Le poète exprime ses sentiments(=lyrisme) Un dialogue qui est plutôt un monologue : seul le