« Un libertinage poussé à l’extrême conduit à une perversion de la liberté ». u
Sujet : une romancière contemporaine Hella S. HAASE écrit dans un roman inspiré par celui de Laclos : « un libertinage poussé à l’extrême conduit à une perversion de la liberté ». Vous expliquerez et commenterez cette définition en vous référant au texte de Laclos, aux textes du corpus et à vos lectures personnelles.
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Née au 16ème siècle la notion de libertinage est associée étymologiquement à la notion de liberté. Ce mode de pensée fut d’abord un « libertinage d’esprit » pour évoluer vers un « libertinage de mœurs ». La romancière contemporaine Hella S. Haase écrit : « Un libertinage poussé à l’extrême conduit à une perversion de la liberté ». On peut donc se poser la question suivante : Pourquoi l’évolution du libertinage a-t-elle empêché les libertins de demeurer des êtres libres ?
Pour répondre à cette question nous verrons que les premiers libertins ont été incontestablement des libres penseurs qui ont ensuite évolué vers une forme d’épicurisme. Dans un second temps, nous étudierons comment les libertins, en rétrécissant leurs champs d’action aux mœurs, sont devenus prisonniers de leur propre système.
Le mot libertin vient du latin libertinus, l’esclave affranchi. Le 17ème siècle marque l’apogée du libertinage d’esprit né au siècle précédent. Les premiers libertins sont des libres penseurs libérés des préjugés, de la morale religieuse et sociale. Ils doutent, ce sont des sceptiques qui développent l’esprit critique. Ils seront les précurseurs des philosophes des lumières du 18ème siècle. Des auteurs comme Cyrano de Bergerac revendiquent la libre pensée religieuse, morale, sociale et politique. Ces matérialistes athées, qui croyaient aux seules lois de la nature, ont incontestablement été des