Un personnage banal peut il être un héros de roman ?
Vous développerez votre point de vue, en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos connaissances personnelles.
S’il y a longtemps eu un point commun à la plupart des romans, c’est bien celui d’avoir un héros dont on relate les actions. Cependant, la notion de héros s’est diversifiée avec le temps. Étymologiquement, le terme vient du grec et signifie « demi-dieu ». Le héros grec est celui qui semble avoir dépassé les possibilités de la nature humaine par son courage et ses actions et dont les hauts-faits valent qu’on chante sa geste. Édulcorés par la légende dorée des hagiographes, ils sont alors passés dans la légende populaire. Le héros est donc par définition un être exceptionnel, qui se distingue du commun des mortels. Est-ce à dire qu’un héros ne peut être qu’un personnage extraordinaire ? Quelle place peut-on accorder à la banalité ? Y a-t-il un rapprochement possible entre un héros et un personnage banal ? Un personnage banal peut-il être héros de roman ?
Pour répondre à ces questions, un premier temps permettra d’aborder l’aspect antithétique des termes « banal » et « héros », puis un second analysera comment l’évolution du regard sur le monde porté par les écrivains a permis la réconciliation du héros et du personnage banal.
Traditionnellement, le héros possède des vertus emblématiques qui reposent sur une vision qui en fait un être humain au-dessus des autres.
La conception traditionnelle du héros le montre comme une personne émergeant des autres, capable de faire des choses exceptionnelles. Son rôle se situe entre, d’une part, l’aspiration métaphysique, presque religieuse, de dépasser la condition humaine, notamment d’un point de vue physique et, d’autre part, l’aspiration plus réaliste d’œuvrer pour le bien de la communauté, d’un point de vue moral. C’est le cas des héros emblématiques tels qu’Ulysse pour la mythologie grecque ou Lancelot pour la geste arthurienne. Tous deux sont