Une charogne de baudelaire- analyse des strophes
Le choix d'un thème nouveau : l'horrible
-------------------------------------------------
Strophe 1
Charles Baudelaire frappe d'emblée l'imagination du lecteur par une opposition forte : « un été si doux » / « une charogne infâme ». La chose doit être surprenante puisqu'elle se trouve « au détour d'un sentier », ce qui signifie que les deux promeneurs tombent dessus sans s'y attendre.
Les vers 3 et 4 sont constitués uniquement de groupes nominaux, ce qui laisse présumer que l'esprit reste en arrêt sans aucune réaction devant ce spectacle répugnant. On pense aussi à une promenade amoureuse.
-------------------------------------------------
Strophe 2
Le vocabulaire utilisé emprunte à la fois à la thématique de l'érotisme et de la pourriture.
En effet, le « ventre », les « jambes en l'air », une « femme lubrique, brûlante » – ce qui fait penser aux chaleurs ou à la passion –, l'adjectif « nonchalante » qui résonne ici avec sensualité, font penser à une femme qui offre son corps. Notons encore que les « exhalaisons » ne sont pas sans faire penser au parfum dont s'enduit la courtisane.
Les figures érotiques préfigurent ici l'accouplement nécessaire à une naissance future : celle d'une Fleur du Mal.
-------------------------------------------------
Strophe 3
C'est le soleil indispensable à la vie végétale qui vient rayonner sur ce cadavre en décomposition. Le processus de décomposition est tel que le poète utilise le mot « centuple » pour l'évoquer. « Le soleil cuit à point » : la chaleur est donc très forte, accélérant ainsi le phénomène.
-------------------------------------------------
Strophe 4
Baudelaire annonce la naissance de la fleur qui commence à « s'épanouir ». Faut-il voir dans le regard du ciel un signe divin, tandis que l'amie du poète supporte si peu ce spectacle qu'elle s'en évanouit ?
Remarquons que les deux mots « évanouir » / « épanouir » sont des paronymes ; le parallélisme de la