Une enfance créole 1 patrick chamoiseau
Patrick Chamoiseau , écrivain martiniquais qui a obtenu le prix Goncourt pour son roman Texaco en 1992. a écrit en 1990 le 1° volume, d’une trilogie autobiographique dans laquelle Une enfance créole 1 , intitulé aussi « Antan d’enfance » évoque les souvenirs de sa petite enfance alors qu’il vivait dans une vieille maison en bois de la rue François-Arago, dans Fort de France , capitale de la Martinique dans les années 1950. C’est à travers le regard de Chamoiseau-enfant , que le texte révèle les us et coutumes de la société martiniquaise du XX° . L’extrait qui nous intéresse évoque ses premiers souvenirs de Noël, et plus particulièrement l’épisode du « meurtre » de Matador, le cochon tant aimé des enfants de la maison!. On montrera la valeur particulière que prend ce souvenir de Noël, puis comment Chamoiseau dramatise le récit et fait découvrir les traditions antillaises
L’extrait « Le sacrifice de Matador » porte les caractéristiques de l’autobiographie.
On identifie l’usage de la 1° personne du singulier toujours accompagnée de verbes au présent d’énonciation ( « je crois », « je parle », « je vois »), qui traduit la voix de l’auteur adulte au moment où il écrit. L’emploi du pronom « nous » désigne l’enfant qu’il était alors associé aux autres membres de sa fratrie. Puis le dernier paragraphe introduit pronom indéfini « on » qui élargit le collectif à ses contemporains martiniquais. C’est à eux également qu’est adressée l’apostrophe de la 1° phrase « ô frères », fraternité dans une même identité créole.
La 2° apostrophe du texte est adressée à sa mémoire personnifiée par la majuscule: l’auteur met ici en exergue l’un des enjeux du pacte autobiographique , celui de la vérité du récit. La mémoire que l’on sait souvent défaillante est donc trompeuse et c’est ce que souligne Chamoiseau avec l’emploi de la phrase : « Mémoire, je vois ton jeu ». La métaphore «