Une verité scientifique peut elle etre dangereuse?
A première vue, la science est en quête de vérités objectives, certaines, assurées et elle n'aurait que ce seul objectif louable : décrire la réalité. Rien de dangereux dans la théorie galiléenne du mouvement qui recourt au concept d'inertie pour nous décrire, mieux que dans notre expérience quotidienne, comment les corps se comportent dans le monde. Il est rassurant de savoir que les scientifiques oeuvrent pour nous fournir des vérités sûres, claires et non relatives ou confuses comme celles de l'opinion.
Pourtant, il serait naïf de croire qu'une vérité, pour scientifique qu'elle soit, ne puisse donner lieu à aucune ambiguïté. Elle peut risquer de devenir une spéculation métaphysique sur l'essence du monde, le « fond du réel ». Elle peut encore être lue de manière douteuse par d'autres, comme on a pu le voir au cours de l'histoire pour le concept de sélection naturelle.
Mais le danger ne vient-il que de l'extérieur ? De ceux qui s'opposent à la vérité scientifique à ceux qui la transforment en vérité métaphysique ou anthropologique ? N'y-a-t-il pas des écueils à éviter pour le scientifique lui-même ? Il faudra se demander si ce n'est que dans ces mauvaises lectures que la vérité scientifique s'avère dangereuse, comme s'il lui était-impossible, en elle-même d'être dangereuse.
I – C’est l’opinion qui est dangereuse car ni toujours vraie, ni toujours fausse, elle laisse l'esprit confus. Elle peut même vouloir condamner la vérité scientifique à mort comme ce fut le cas pour Galilée.
Le danger ne vient pas des situations où nous avons conscience du caractère seulement probable, hypothétique et donc non-scientifique de nos affirmations. Lorsque nous savons par ouïe-dire , ou que nous savons que nous ne faisons que croire, il n'y a pas de danger.
Malheureusement, ce n'est pas ainsi que fonctionnent les opinions brutales ou racistes qui sont des jugements à l'emporte-pièce. C'est là l'ego qui s'y affirme et qui prétend avoir le courage de dire des choses