Une vie en vaut une autre
Un second souffle pour
les Nations Unies et la société civile.
Par Patrice Barrat(*)
« Une vie en vaut une autre » : pour que les Nations Unies trouvent ou retrouvent une légitimité aux yeux des peuples du monde, il faudrait qu'en émane cette idée toute simple que la vie d'un Arabe a la même valeur que celle d'un Israélien, que celle d'un Africain équivaut à celle d'un Américain ou que celle d'un Indien égale celle d'un Européen.
Parmi les malheurs des Nations Unies, il y a bien sûr la confusion entre ses décisions et capacités propres d'une part et les faits et gestes de ce qu'on appelle la « communauté internationale » d'autre part. Aux yeux du plus grand nombre, peu importent la Charte et les Résolutions si au bout du compte, c'est la loi du plus fort ou du plus riche qui prévaut.
Alors que le monde fait face à des défis – écologique, socio-économique, militaire - qui engagent son intégrité), l'enjeu principal pour les Nations Unies ne se situe peut-être pas dans la réforme de ses règles et procédures mais plutôt dans l’affirmation de la portée universelle de sa mission.
Il manque à l'ONU l'ambition de parler directement au cœur et à la raison des habitants de la planète. Par-delà les gouvernements et leurs marchandages, par-delà les entreprises et leur irresponsabilité politique, par-delà les religions et leur instrumentalisation.
Il existe pourtant, au sein même des textes « sacrés » de l'ONU, de quoi mobiliser la planète entière. Que l'on songe seulement à ce passage de la Charte qui dit :
« réaffirmer la croyance aux droits humains fondamentaux, à la dignité et à la valeur de la personne humaine, aux droits égaux des hommes et des femmes et des nations grandes et petites. »
(“to reaffirm faith in fundamental human rights, in the dignity and worth of the human person, in the equal rights of men and women and of nations large and small”).
Se souvient-on que c'est en “réinventant” la constitution