Une vie, les retrouvailles entre jeanne et rosalie
Texte 4: les retrouvailles entre Jeanne et Rosalie
Nous sommes à la fin du chap. XI. Jeanne se trouve dans une solitude complète Ayant perdu coup sur coup les deux derniers parents qui lui restaient, son père et tante Lison, elle n'a plus envie de vivre: au cimetière, on la voit s'affaisser "avec l'envie au coeur de mourir aussi, de ne plus souffrir". Il faut donc un rebondissement pour qu'elle continue à vivre et que le roman ne s'achève pas là.
Maupassant nous livre ici une de ces scènes dont il a le secret, usant de toutes les ressources du romanesque. Il joue sur le suspense dramatique du topos de la scène de reconnaissance avec le retour d'un personnage disparu depuis longtemps, dont il ne nous livre pas tout de suite l'identité.
I- Une scène de reconnaissance.
En quoi peut-on parler ici de scène de reconnaissance?
• Jeanne se trouve dans un état de grande faiblesse à la fois physique et mentale. Les problèmes financiers de Paul et leurs conséquences sur sa propre fortune, la disparition successive de son père, puis de tante Lison ont raison de ses dernières forces: elle est épuisée, "accablée de fatigue et de souffrance"; elle a envie de mourir. Elle sort du sommeil en pleine nuit: " Elle se réveilla vers le milieu de la nuit." Elle n'est donc pas en possession de tous ses moyens. Le texte nous montre surtout la faiblesse de son esprit: Elle est troublée; elle ne reconnaît pas Rosalie, mais elle cherche de manière obsessionnelle à l'identifier, comme peuvent le faire les femmes atteintes de sénilité. "Jeanne la regardait obstinément dans ce trouble d'esprit du réveil après le sommeil fiévreux qui suit les grands malheurs."; "Elle se rappelait cela confusément". Elle est agitée par l'effort qu'elle fait pour se souvenir: elle a en effet conscience que cette femme ne lui est pas totalement inconnue, mais elle ne parvient pas à se rappeler où ni quand elle l'a vue: "cette obsession l'agitait, l'énervait"
• Son trouble se révèle