Une charogne baudelaire - une charogne
La charogne est présentée dans un décor bucolique, idyllique («au détour d’un sentier » (v-3) « le soleil rayonnait » (v-9)) qui contraste avec l’immonde cadavre («charogne infâme (v-3), « pourriture » (v-9) ou « puanteur » (v-15)). Les deux réalités antithétiques cohabitent dans l’oxymore : «carcasse superbe » (v-13)L’apparition de la charogne se présente également comme un spectacle qui s’offre aux yeux du monde : « Et le ciel regardait » (v-13). Cette vision s’accompagne d’un lexique mélioratif et hyperbolique : « beau matin d’été si doux »(v-2), « plein » (v-8), « au centuple » et « la grande Nature » (v-11), « superbe » (v-13), « si forte » (v-15). Le poète va jusqu’à comparer la charogne à une fleur : « comme une fleur s’épanouir » (v-14). Il démontre ainsi qu’on peut extraire la beauté du mal. La charogne est personnifiée par B à …afficher plus de contenu…
A travers cette comparaison à l’érotisme macabre, B conjugue à nouveau deux forces opposées : Eros ( le désir) et Thanatos (la mort). On retrouve aussi cette fusion dans l’expression « vous mangera de baisers » (v-46) dans laquelle transparait l’ironie du poète. B va jusqu’à identifier la femme avec la charogne, à travers un champ lexical de l’identification : « serez semblable » (v-37), « telle vous serez » (v-41).Au lieu d’idéaliser la femme comme le veut la tradition poétique, B met en évidence la réalité funeste qui attend la beauté de la femme « Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses, /Moisir parmi les ossements » (v43-44)II. Le détournement d’une scène amoureuse traditionnelle Pour