Université: pourquoi tant d'échec

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Jeudi 13 décembre, Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur, a annoncé son plan d’attaque « Réussir en licence ». Retrouvez toutes les mesures dans notre dossier ainsi qu’une enquête sur l’échec à la fac.

Université : pourquoi tant d’échecs ?

Chaque année des dizaines de milliers de jeunes sont laissés sur le bord de la route après avoir passé quelques mois ou quelques années à l’université. Alors que Valérie Pécresse présente son plan pour la réussite en licence, l’Etudiant s’est penché sur les causes de l’échec massif à l’université.

"Bac +… rien"

Juillet 2007, cinq amis décrochent leur bac. Ils ont tous décidé de s’inscrire à l’université. Quelques mois ou quelques années plus tard, trois auront obtenu un diplôme de licence, les deux autres n’auront rien. Un "bac+ rien" comme disent les spécialistes de l’éducation, qui offrira sur le marché du travail moins de perspectives qu’un simple diplôme de l’enseignement secondaire. C’est cruel mais chaque année, c’est le destin de 90 000 étudiants. Ceux-ci ont de bonnes chances d’être titulaires d’un bac professionnel ou technologique, d’être des enfants d’ouvriers ou d’employés qui n’ont pas fait d’études supérieures. Souvent, ils ont redoublé à l’école, au collège ou au lycée. La première année de licence aura fait chez eux des ravages : seulement 47,5 % des étudiants passent en deuxième année, 30 % redoublent, 16,5 % se réorientent et 6 % arrêtent leurs études. "La difficulté aujourd’hui est moins d‘accéder à l’enseignement supérieur que d’y rester", souligne un récent rapport de l’Observatoire national de la vie étudiante.

Qui plus est, l’abandon n’est pas le seul indicateur de l’échec des premiers cycles. Pour la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, il se mesure aussi par le nombre d’étudiants "en retard". Or le constat n’est pas très brillant : l’âge moyen d’obtention d’une licence est de 23 ans et demi (21 ans, sans jamais avoir redoublé ou réorienté). En

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