Venus anadyomène
PLAN1-Le mépris des Vénus du Parnasse en marbre ou non 2-La mythologie en dérision 3-La femme, une image de prostituée
Le Rimbaud des débuts, celui qui pactisait avec la poésie à la mode, en courtisait les instances, en flattait les valeurs de beauté, d'éternité, d'idéalité dans "Credo in unam" laisse dans ce poème sur le même thème de Vénus, la déesse de l'amour, exploser sa colère, son indignation et sa révolte. Rimbaud veut renverser l'ordre établi et ce poème est le premier dans lequel il finit d'écrire pour par commodité et commence à écrire contre, contre ce qu'il appelle la "fadasserie subjective", les "assis".1-Le mépris des Vénus du Parnasse en marbre ou non Les Parnassiens, parmi lesquels Banville, furent les destinataires de trois premiers poèmes envoyés par La Poste le 24 mai 1870, "Par les beaux soirs d'été", "Ophélie" et "Credo in unam", poèmes largement plagiés de Chénier, Gautier, Virgile et Lucrèce. Mais devant le peu d'intérêt des parnassiens pour le jeune poète de 17 ans, Rimbaud va tourner la poésie parnassienne en dérision, le sarcasme va remplacer le bel élan initial et le propos friser la parodie. À la source de l' inspiration du jeune poète, deux ensembles d'images qui ont constitué son enseignement scolaire, la mythologie et l'enseignement religieux. Ces ensembles sont chargés d'une iconographie développée qu'il connaît par cœur et qui sont lesthèmes favoris des parnassiens. S'il s'attache donc dans un premier temps à illustrer sagement ses poésies de toute cette iconographie pour suivre les maîtres de l'époque, il va vite s'en détourner pour en livrer sa vision personnelle, l'admiration faisant place au dégoût. Rimbaud manifeste pour le latin, le grec, la mythologie un intérêt et un talent certain qui sera récompensé par plusieurs prix scolaires. Rimbaud s'inspirera dans ses premiers poèmes de cette mythologie et ponctuera ses textes de lyres, de muses, de nymphes, de mots grecs et latins (anadyoménè est un