Veolia
Eau, déchets, énergie, transports... Leader sur ces secteurs, le groupe a démontré la pertinence de son modèle. Il est maintenant en position pour une acquisition d'envergure.
Veolia : Mais à quoi rêve Henri Proglio ?
Enjeux Les Echos n° 230 du 01 Decembre 2006 • page 066
«Je le clame haut et fort, notre stratégie est limpide et n'a pas varié depuis des années ! » Confortablement installé dans son bureau de l'avenue Kléber à Paris, Henri Proglio insiste patiemment sur la constance de sa vision stratégique : développer les quatre métiers de Veolia Environnement, spécialisé dans la gestion de services d'eau, de déchets, de transports collectifs et d'optimisation énergétique. Depuis le printemps dernier, l'engouement soudain du PDG de l'ex-Vivendi Environnement pour la croissance externe suscite bien des interrogations. En mars, il a défrayé la chronique pour s'être allié à l'énergéticien Enel dans son projet d'OPA hostile sur le groupe Suez : il aurait récupéré le grand rival de toujours, Suez Environnement, tandis que l'italien aurait repris la production d'électricité. Mais l'offensive a tourné court avec l'annonce de la fusion Suez-GdF. Quelques semaines plus tard, en juin, c'est son appétit pour Vinci qui faisait les gros titres, au moment même où le groupe de BTP était déstabilisé par une crise de gouvernance et l'éviction de son patron Antoine Zacharias. Brutalement éconduit, Henri Proglio jetait l'éponge à peine trois jours plus tard. « Ces opérations représentaient des opportunités uniques qu'il aurait été dommage de ne pas saisir. Elles ne sont en rien contradictoires avec notre stratégie », martèle-t-il depuis.
Certes. Mais ces dernières années, Veolia - 25 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 300 000 salariés dans le monde - a d'abord fondé son développement sur la croissance organique ou l'acquisition de petites sociétés. Serait-ce désormais insuffisant pour satisfaire les ambitions d'Henri Proglio ?