Vers la poste moderne
Une circulaire de 1808 obligeait les destinataires du courrier, prévenus « par toutes les occasions qui pouvaient s’offrir », à retirer eux-mêmes ou faire retirer par leurs mandataires, leur courrier au bureau de poste. En 1830, la distribution, un jour sur deux, est généralisée sur l’ensemble du territoire. Cinq mille facteurs couvrent 220 000 kilomètres de tournées (quarante-cinq kilomètres, en deux jours, par facteur). Le « droit fixe rural » s’élève à dix centimes. En 1832, la tournée devient quotidienne. En 1835, un « Dictionnaire des Postes » comprenant la liste des communes, écarts et lieux-dits est établi afin de faciliter l’organisation de la distribution, rurale notamment. Cependant, ce dictionnaire vieillit vite montrant que le territoire national évolue rapidement. En 1848, un service de « facteurs-boîtier » est créé : ce sont autant de services mobiles de guichets et, donc, autant de petits établissements postaux - un avant-projet de cyberfacteur ?
Le premier timbre-poste est lancé en 1839 en Angleterre : taxe postale ou rémunération d’un service rendu ? En France, la taxe unique est instituée neuf ans plus tard :
« Le public est prévenu qu’à partir du 1er janvier 1849 la taxe des lettres établie d’après la distance parcourue est supprimée et remplacée par une taxe fixe uniforme de 20 centimes pour toute lettre circulant à l’intérieur dont le poids n’excédera pas 7 grammes et demi et quelle que soit la distance à parcourir dans toute l’étendue de la France, de la Corse et de l’Algérie. »
150 ans avant l’Internet, 150 ans avant leurs collègues des télécoms, les postiers ont compris que la distance ne doit plus être un critère de tarification !
Le premier timbre-poste français apparaît donc le 1er janvier 1849, à l’effigie de Cérès : désormais, c’est l’expéditeur qui paie. Cette année-là, la poste achemine 158 millions de lettres. Entre 1849 et 1914 le trafic postal est multiplié par huit.
En 1847, une enquête générale de