versailles_1999
1. Introduction
Dégagement du thème et présentation du sujet
Le renforcement de la présence policière dans notre société est ressenti par la population de façon contrastée: certains s'en félicitent (voir combien le thème de l'insécurité fait recette), d'autres craignent que cette manifestation accrue de l'autorité diminue les libertés individuelles.
Analyse et formulation du problème
La question de savoir si l'on peut imaginer une société sans police mérite donc d'être franchement abordée. Tout dépend de ce que l'on met derrière le mot « société» : des personnes unies entre elles, ou bien simplement regroupées. Le lien social n'est pas le même. Le rôle de la police non plus. Le problème est donc le suivant: les individus peuvent-ils être à la fois liés entre eux et séparés de la police?
Annonce du plan
Nous montrerons dans un premier temps que cela paraît possible de façon limitée, ou alors utopique, puis nous nous demanderons pourquoi la vie urbaine contemporaine nécessite la proximité de la police.
2. Plan détaillé
2.1. Thèse 1
On peut imaginer une société humaine qui éloigne l'idée de police
1) Il existe des modes d'organisation sociale qui font l'économie de l'institution d'une police (communauté, tribu, famille, entreprise, associations internationales, club, cercles etc.).
2) La société civile a d'ailleurs initialement été pensée, au XVIIIe siècle, selon un principe de mutualisation, d'harmonie des relations sociales, de complémentarité, de solidarité naturelle (voir les thèses du philosophe Jean-Jacques Rousseau). La société a d'abord été conçue en terme de société policée (civilisée), polie, et non policière.
3) De nombreuses œuvres littéraires ont peint des sociétés utopiques, idéales (voir l'idéal de la Cité grecque antique), où la répression n'existe pas, car la loi est intériorisée par chacun, et où l'ordre se maintient seul (voir le philosophe Montesquieu, « les Troglodytes»