Victor Hugo: Le Feu du ciel
« Le feu du ciel » de Victor Hugo
« Le feu du ciel », poème issu du recueil Les Orientales I, publié en 1829, a pour le thème la destruction de deux cités vicieuses, Sodome et Gomorrhe, par l’intervention de Dieu. Comme le nom du recueil nous l’élucide, le poème est inspiré des thèmes « orientaux » ce qui est présent, dans cette époque, pas seulement chez Hugo, mais aussi chez Delacroix, ou encore plus tôt chez Montesquieu, éventuellement chez Diderot. Le poème se compose de trois strophes d‘une longueur inégale. La première strophe comporte quinze vers, en revanche, la deuxième en comprend huit et la troisième se réduit à un seul vers. Cette disposition irrégulière accentue la dynamique du poème et révèle une certaine intensification dans l’énonciation. Malgré l’inégalité des strophes, elles commencent toutes trois de la même manière, c’est-à-dire par l’exclamation : « Voilà que deux cités... », « Ah ! les villes... », « C’est alors que... ». Quant aux rimes, toutes les strophes sont disposées selon le modèle : AABB. Ce modèle aide à dépassionner l’énonciation ce qui est en opposition avec le contenu de ce poème. Dans la première strophe, l’auteur évoque la description des cités et leur ambiance. Il n’accentue pas les différences ou ressemblances entre eux, par contre, il en traite comme un ensemble. L’ambiance, comme pour un endroit envahit par le péché, nous semble très sombre. Ce fait est illustré à l’aide de la description du temps : « la brume des nuits », « l’ombre baignait leurs tours par la lune ébauchées », « dans les cieux avec leurs larges ombres ». Ensuite, nous observons la présence du paganisme qui pourrait nous impliquer l’absence de Dieu : « Des temples, où siégeaient sur riches carreaux Cent idoles de jaspe à têtes de taureaux. ». Pourtant, il y a « l’œil » qui aperçoit tout. Il pourrait s’agir soit de lecteur qui a ainsi une possibilité d’entrer dans les villes par son imagination, soit de Dieu qui est, enfin, tout