Victor Hugo- Les Contemplations
La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855, mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1830. Les Contemplations est un recueil du souvenir, de l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même d'une certaine foi mystique. Le souvenir, surtout, y prend une place prépondérante, puisque Hugo y expérimente le genre de l'autobiographie versifiée. Ce recueil est également un hommage à sa fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine.
L’amour dans les Contemplations prend différentes formes. Il peut s’agir de l’amour bête d'enfant (Vieille chanson du jeune temps)[1]. C’est un amour où l’expression des sentiments est maladroite et hésitante.
L’amour sensuel aussi est important. La sensualité est soit discrète (comme dans la majorité des poèmes[2]), soit, de manière exceptionnelle, érotique[3]. L’amour est ainsi source de bonheur et de joie[4].
En 1853 ont lieu les séances de tables tournantes chez Delphine de Girardin. Cette expérience permet au poète de se former une nouvelle religion, très précisément évoquée dans le poème des Contemplations intitulé « Ce que dit la bouche d'ombre ». Panthéisme et christianisme s'y mêlent pour former une pensée qui relève aussi bien de la religion que de la philosophie.
Le dieu de Hugo n'est ni tout a fait impersonnel, ni tout à fait anthropomorphe : il serait plutôt la voix de la conscience, une forme intime et vivante de loi morale. C'est un dieu tout-puissant mais inconnaissable pour l'homme, et dont le christianisme n'offrirait qu'une image approximative, car il s'agirait d'une entité universelle et libérée de toute religion. Hugo croit au caractère surnaturel de la poésie qui lui permettrait de traduire la voix de l'au-delà. Le poète est pour lui un voyant et un messager de l'infini.
Certes, le recueil des Contemplations dans sa première partie prolonge le