Travailler à créer de nouveaux milieux de vie à même de fabriquer la durabilité de nos villes et de nos campagnes demande d'entrer dans un débat horizontal, un débat qui doit passer outre la hiérarchie et le cloisonnement des acteurs qui font la ville. Pour le dire autrement, plus personne aujourd'hui ne peut attendre passivement, et les architectes encore moins, que cette ville durable se conçoive dans quelques sphères réservées où des intellectuels et des politiques éclairés auraient les moyens de la planifier et d'en déléguer la construction à des professionnels assermentés. Aujourd'hui nous sommes tous égaux, si je puis dire, face à l'essoufflement de nos modèles urbains et des modes de vie qui peuvent leur être associés, nous sommes tous aussi démunis les uns que les autres face à des façons de faire la ville et de la vivre qui demandent de toute urgence à être renouvelées sans qu'on sache exactement par quel bout prendre le problème. Il s'agit donc de se relever les manches au même titre, architectes, sociologues, urbanistes, maîtres d'ouvrages, usagers pour entamer le chantier d'une réflexion active et transversale, un chantier qui requière toutes les intelligences et toutes les imaginations et qui est suffisamment brûlant pour qu'on ne se demande pas indéfiniement qui est le mieux placé pour commencer à réfléchir. S'il s'agit donc de conjuguer les forces et les intelligences, ceci ne nous dit pas par quel bout il faut prendre le problème de la ville durable et je suis malheureusement au regret de vous dire que je ne crois pas, au vue de ma formation socio-philosophique, qu'on puisse trouver le bon bout par lequel prendre un problème, que ce soit celui-là ou un autre. Un problème c'est quelque chose qu'on doit construire d'un bout à l'autre pour pouvoir y répondre, c'est d'ailleurs ce qui fait la différence entre un problème et une problématique. Il est donc question de problématiser maintenant, ensemble, le problème de la ville durable. Florian a déjà bien