Vision de carrefour
2 Le nouveau directeur général, qui a choisi «Le Figaro» pour son premier entretien, détaille ses ambitions pour le groupe.
LE FIGARO. - Êtes-vous satisfait des performances de Carrefour en 2008?
Lars OLOFSSON. - Je ne peux en être satisfait, dans la mesure où elles ne correspondent pas à ma vision pour le groupe. Néanmoins, Carrefour a montré sa solidité dans un environnement difficile.
Depuis votre arrivée, vous vous êtes plongé dans les arcanes du groupe. En avez-vous identifié les principales faiblesses?
Carrefour a longtemps été le premier de la classe, en inventant l'hypermarché ou en partant à la conquête du monde. Depuis une dizaine d'années, Carrefour n'est plus la référence dans son secteur. Les meilleurs affichent une croissance des ventes supérieure à 10% depuis quatre ans, contre seulement 6% pour Carrefour, et une rentabilité de 6%, contre 4% pour Carrefour. Pas parce qu'ils sont plus chers, mais parce qu'ils se sont dotés d'une organisation compétitive. Nous devons devenir nous aussi plus agiles, plus réactifs et plus performants.
En clair, Carrefour a perdu son leadership depuis sa fusion avec Promodès, en 1999?
Cette fusion, nous ne l'avons pas achevée. Stratégiquement, l'idée d'associer le quart d'heure d'avance commercial de Carrefour avec le savoir-faire de Promodès pour la logistique et les achats était très bonne. Mais au lieu de prendre les forces de chacun, on a complexifié l'organisation, au siège et dans les filiales. Le résultat, aujourd'hui, en est un fonctionnement trop lourd, trop coûteux et pas assez réactif. Carrefour a perdu son quart d'heure d'avance. Il est tant de remettre les pendules à l'heure. Pour moi, le plus important pour rebondir est de savoir capitaliser sur les forces du groupe.
Justement. Quels sont, selon vous, les atouts de Carrefour?
D'abord, j'ai trouvé chez les