Le XIXème siècle en France est marqué par de fortes mutations économiques et urbaines. La ville, structure de commandement concentrant hommes et activités, lieu de disparités et de discordances, connait d’importants changements au cours du siècle. Si l’habitat urbain demeure encore minoritaire en France, il ne cesse de croître au dépend de la population rurale, obéissant aux exigences des nouvelles méthodes de productions industrielles. Car le XIXème siècle est aussi le siècle de la Révolution industrielle. Indéniablement plus progressive en France qu’en Angleterre, elle ne consiste certes pas en de changements soudains et immédiats, mais provoque le passage d’une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. Ce processus apparaît comme l’une des causes majeures des mutations urbaines et de l’évolution de la vie en ville au XIXème siècle, impulsant du reste l’exode rurale. Si la prééminence de la campagne et des petites structures artisanales demeurent au début du siècle, la population rurale, faisant face, entre autre, à la mécanisation de l’exploitation de la terre, décroît progressivement au profit des villes, alors que les nouvelles méthodes de production industrielle impulsent l’exode rural en favorisant les concentrations ouvrières urbaines. L’urbanisation française du XIXème peut être scindée en deux phases majeures, l’une se déroulant au cours de la première moitié du siècle, l’autre, pendant la seconde, phase se distinguant par les mutations substantielles que connaît alors la ville. En d’autres termes, la ville, au début du siècle, constitue une structure que l’on peut considérer comme obsolète, encore similaire à ce qu’elle était au Moyen-âge. Les conditions de vie déplorables, des logements exigus, des rues étroites, une spéculation immobilière rendant l’acquisition d’un habitat particulièrement difficile, et une hygiène sommaire cause une mortalité importante. La figure de la ville moyenne, comportant globalement