Il disait y penser depuis un an. Il en rêvait. Il avait même reconnu avoir imaginé un scenario idéal. Dans celui-ci, évidemment, tout se terminait par un triomphe, 1800 mètres après le Cauberg. Ce Championnat du monde, Thomas Voeckler voulait en faire l'apothéose de sa carrière. Il y croyait et il avait raison d'y croire. Les rêves sont faits pour être réalisés. Mais celui-ci était inaccessible. Voeckler était dans les meilleurs. Parmi les plus forts. Malheureusement pour lui, Philippe Gilbert était au-dessus du lot. Au final, sa 7e place reflète son niveau: parmi le gratin, mais un poil trop juste pour la gagne. Suffisant pour justifier son statut, pas pour assouvir ses rêves. "Je suis déçu, on fait partie des nations déçues, mais je n'ai pas de regrets", a résumé le chef de file tricolore, qui a tenté de peser sur la course, à sa façon. C'est probablement parce qu'il pressentait que, sur la dernière montée sèche du Cauberg, il lui serait difficile de rivaliser avec un Gilbert, que Voeckler a tenté le coup de loin. Mais pas n'importe comment. Il s'est mêlé à une offensive menée par Alberto Contador à 80 kilomètres du but. "On a fait notre possible pour durcir la course mais, devant, il n'y avait que les Espagnols qui roulaient vraiment avec nous", regrette-t-il. Du coup, ce coup n'a pu s'avérer aussi efficace qu'espéré. Le groupe Voeckler-Contador a bien compté un peu plus d'une minute d'avance. Mais c'était trop peu, trop loin. "Dans le vélo, il faut savoir prendre le risque de perdre une course pour la gagner", juge Voeckler.
Jalabert: "Le choix du leader était le bon choix" Pour autant, rien n'était perdu quand la jonction s'est opérée à l'orée des deux derniers tours. "Je suis arrivé au pied du Cauberg sans avoir fait d'efforts en trop", assure l'Alsacien. Mais le problème était ailleurs. "C'est un peu dommage qu'il se retrouve seul dans le final mais on a perdu trois garçons (NDLR: Delage, Gallopin, Vichot) dans la chute collective", regrette Laurent