Voltaire ingénu
Le siècle des Lumières désigne le XVIIIème siècle, éclairé par la raison, laquelle permet de sortir des préjugés et de l'intolérance, et de faire progresser les hommes vers le bonheur et le savoir. Voltaire est un des philosophes des Lumières les plus connus. Il est contemporain des encyclopédistes Diderot et d’Alembert. Son conte philosophique L’Ingénu raconte l’histoire d’un jeune Huron naïf, au temps de Louis XIV en 1685, qui débarque en Bretagne et qui se trouve confronté aux mœurs de la civilisation française. Le passage que nous étudierons est un extrait du premier chapitre lors d’un souper avec les Kerkabons, un ecclésiaste et sa sœur, et quelques notables. Le dernier sujet de la conversation porte sur la religion du jeune Huron. Après avoir étudié la vivacité du texte, nous expliquerons la critique des Français à travers celui-ci, et enfin nous analyserons les éléments humoristiques.
I – Vivacité du texte
Pour mieux faire passer ses idées, Voltaire structure son texte d’une façon claire et vivante.
Son écriture va directement à l’essentiel: On le voit grâce au discours narrativisé à la ligne 192 « on le louait beaucoup d’avoir empêché ses camarades de manger un Algonquin ». Le fait de résumer une partie de la conversation fait accélérer le récit.
Les phrases utilisées sont très simples comme on le remarque à la ligne 207 : « Ces derniers mots plurent extrêmement à Mlle de Saint-Yves. » Voltaire se contente d’une syntaxe simple. Ceci rend le texte agréable à lire et aussi facile à comprendre.
L’hystérie des femmes à cause du baptême du Huron est illustrée par l’absence de connecteurs logiques et la présence de nombreux points-virgules à partir de la ligne 209 : « Nous le baptiserons, […] disait la Kerkabon à M. le prieur ; […] cher frère ; […] sa marraine ; […] une cérémonie bien brillante ; […] cela nous fera un honneur infini. » Voltaire utilise aussi des interjections comme « Hélas ! » (ligne 198) et « Eh ! Mon Dieu »