Voyage en grande bourgeoisie
Cet ouvrage a pour but d’expliquer l’enquête de terrain et ses méthodes dans les milieux bourgeois, pourtant très discrets. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot nous dévoilent toutes les facettes d’une recherche sociologique, que ce soit l’observation, l’entretien, l’écriture ou la vision du résultat de cette enquête. Il y a l’avant, le pendant et l’après enquête. Ce couple de sociologues nous offre l’auto-analyse de leur propre recherche à travers ce livre.
I. Préparation de l’enquête
1) Les origines d’un objet
A l’origine, leurs recherches portaient sur la politique de la ville depuis les années 1970, ce qui suggère de prendre en compte tous les aspects et facettes de celle-ci, y compris les « classes privilégiées » souvent in étudié, n’étant pas touchées par les problèmes économiques. Alors que les Pinçon considèrent bien la ville comme un tout, un système d’interactions.
Ils se sont d’abord intéressés aux beaux quartiers parisiens car ils étaient l’un des facteurs principaux de la ségrégation urbaine. Leur rencontre avec Paul Rendu, lui-même issu de la bourgeoisie ancienne, n’a fait que les conforter et les encourager dans leur choix de travailler sur la bourgeoisie. C’est aussi grâce à lui qu’ils ont pu rentrer dans cette communauté très fermée et difficile d’accès, notamment sur des recommandations de Paul Rendu pour les premiers entretiens.
Pour établir la ville comme « un tout structuré » et « espace de relation », ils ont repris le système théorique de Pierre Bourdieu, où le social est considéré comme un espace composé de différents axes selon les différentes formes de capitaux qui lui sont associé (Cf. Annexe 1). Les agents et groupes sociaux se répartissent spatialement à travers ce schéma « structuré & hiérarchisé ». Ces structures de l’espace social peuvent donc se lire dans l’espace géographique, tout comme l’espace urbain. Par opposition la ville est contrastée entre