Willy brandt
"La tâche de la politique pratique dans les prochaines années sera de sauvegarder l'unité de la nation en veillant à mettre fin à l'état de crispation actuelle qui caractérise les relations entre les deux parties de l'Allemagne...
Vingt ans après la fondation de la république fédérale d'Allemagne et de la RDA [République démocratique allemande, Allemagne de l'est] , nous devons éviter que les deux parties de la nation allemande ne deviennent de plus en plus étrangères l'une à l'autre, c'est-à-dire, par un voisinage ordonné, aboutir à une vie en commun.
Il ne s'agit pas seulement ici d'un intérêt allemand, car il a aussi son importance pour la paix en Europe et pour les relations Est-Ouest. Notre attitude - et celle de nos amis - à l'égard des relations internationales de la RDA dépend pour une bonne part de l'attitude de Berlin-Est...
Il ne peut être question que le gouvernement fédéral reconnaisse la RDA au sens du droit international. Même s'il existe deux Etats en Allemagne, ils ne sont pas pour autant des pays étrangers l'un pour l'autre ; les relations qu'ils entretiennent entre eux ne peuvent être que d'une nature particulière.
Se rattachant à la politique de son prédécesseur, le gouvernement fédéral déclare que la volonté d'aboutir à des accords valables sur la renonciation mutuelle au recours à la force, ou à la menace du recours à la force, s'applique aussi à la RDA.
Le gouvernement fédéral conseillera aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne et à la France de poursuivre énergiquement les négociations entamées avec l'Union soviétique sur l'allégement et l'amélioration de la situation de Berlin. Il ne doit pas être porté atteinte au statut de la ville de Berlin qui est placée sous la responsabilité spéciale des Quatre Puissances. Cela ne doit pas empêcher pour autant de rechercher des facilités pour la circulation à Berlin et vers Berlin... Il faut donner à Berlin-Ouest la possibilité de contribuer à améliorer les