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L'ONU estime qu'environ 800 000 Rwandais1, en majorité Tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutu se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l'époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU. Cette convention définit qu'un génocide est « commis dans l'intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ».
La discrimination rwandaise entre Hutu et Tutsi, qui a atteint un point culminant en 1994, s'est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d'une part, et les divers Rwandais d'autre part, l'ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda se sont surajoutés de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894 (date des premiers contacts entre des Européens et le roi issu des Tutsi du Rwanda) à 1962 (date de l'indépendance du Rwanda), puis jusqu'en 1994 (période dominée par des Républiques dites hutu).
Sommaire [masquer]
1 Les racines du génocide
1.1 Les origines de la division ethnique
1.2 La question de la préparation
1.3 La situation politique et militaire à la veille du génocide
2 Le déroulement du génocide
2.1 Chronologie
2.2 Les premiers jours
2.3 Cent jours d'extermination
2.4 La reprise de la guerre civile
2.5 La démission de la communauté internationale
3 Les conséquences du génocide
4 Les juridictions internationales et