I. Un incipit naturaliste
1. Un cadre spatio-temporel précis

Le lieu : l’action se situe dans « le vaste Paris » (l. 4), et plus précisément « place Gaillon » (l. 6), « à l’encoignure de la rue de la Michodière et de la rue Neuve-Saint-Augustin » (l. 15).

Le temps : « huit heures sonnaient à Saint-Roch » (l. 17), « douce et pâle journée d’octobre » (l. 16-17). La date n’est pas précisée, mais on comprend que l’action se déroule au xixe siècle, puisqu’il est fait mention du train.

2. Présentation des personnages
Le lecteur découvre les personnages du roman :
On comprend que Denise est le personnage principal, qu’elle vient de province, puisqu’elle arrive par le « train de Cherbourg » (l. 1), et qu’elle habitait avec ses frères à Valogne (Jean le mentionne l. 24). Elle était employée de boutique : « elle avait passé deux ans là-bas » (l. 25), et elle se rend chez son « oncle Baudu » (l. 5).

Ses deux frères sont peu individualisés, mais le narrateur nous donne les informations nécessaires : Pépé est très jeune, il est « âgé de cinq ans » (l. 11), et Jean est adolescent (« dont les seize ans superbes florissaient » l. 12).

Ils sont pauvres : « dure banquette d’un wagon de troisième classe » (l. 2-3), « vieux vêtements » (l. 9-10), « léger paquet » (l. 11). Ces éléments nous indiquent que ces personnages sont en quête de travail.

Des orphelins : ils portent le « deuil de leur père » (l. 10), les deux garçons dépendent complétement de Denise (Pépé « se pendait à son bras » l. 11-12, et Jean demeure « derrière son épaule » l. 12). Ils sont tous les trois « effarés et perdus au milieu du vaste Paris » (l. 4) L’amorce de l’intrigue

Le nom du magasin apparaît dès l’incipit (l. 31) : son nom renvoie le lecteur au titre du roman. Traditionnellement, c’est plutôt un personnage qui est éponyme (La Princesse de Clèves, Madame Bovary, Le Colonel Chabert, etc.). Ici, le titre fait du magasin le personnage principal du roman et marque son importance.
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