zola et le naturalisme
Observateur sans concession de la vérité des rapports humains, le romancier deviendra la figure emblématique d’un mouvement qui chercha, au XIXe siècle, à marier la littérature et la science.
L’évolution du naturalisme
- Le mot «naturalisme» apparaît à la fin du XVIe siècle. Il est forgé à partir du latin naturalis pour désigner une doctrine philosophique qui refuse toute logique «surnaturelle» et tend à tout expliquer à partir de la nature elle-même. Cette idée se retrouve au XVIIIe siècle chez les Encyclopédistes et en particulier chez Diderot qui, dans l’Encyclopédie, assimile ce mot à ceux d’«athée» ou de «matérialiste». l-Au XIXe siècle, le critique et écrivain Sainte-Beuve l’utilise pour qualifier les philosophes du siècle précédent. Le mot prend un sens esthétique. Il est au début synonyme de «réalisme» : un peintre ou un écrivain «naturaliste» est quelqu’un qui s’applique à la reproduction fidèle de la nature.
- Émile Zola s’empare du mot, qu’on retrouve à la fin de la seconde préface, datée du 15 avril 1868, du roman Thérèse Raquin : «Le groupe d’écrivains naturalistes auquel j’ai l’honneur d’appartenir a assez de courage et d’activité pour produire des œuvres fortes», écrit Zola. Il l’applique dès lors à sa conception de l’écriture romanesque, inspirée du réalisme mais la dépassant amplement.
La théorie naturaliste : « La formule de la science moderne appliquée à la littérature»
- Émile Zola est quasiment le seul à concevoir et à présenter la théorie naturaliste. Il devient, même s’il refuse cette notion qu’il juge trop romantique, le chef de file des écrivains qui se réclament du «naturalisme». L’élaboration de sa théorie littéraire s’est faite d’abord à travers son activité de critique.
Dans Mes haines, écrit en 1866, Zola prend clairement parti pour une certaine esthétique et défend Germinie Lacerteux, le roman des frères Goncourt qu’il admire pour sa vérité, jusqu’à conclure : «Eh oui, bonnes gens ! L’artiste a