Zola, l'assommoir
Bibliothèque nationale de France
AUTOUR DE L'ASSOMMOIR D'ÉMILE ZOLA
L'anthologie : 25 portraits de Gervaise
Premiers portraits : Gervaise à 22 ans – Gervaise aux prises avec la rudesse de l’existence (texte 1) – Gervaise boite (texte 2) – Avec le tête-à-tête avec Coupeau, une première séduction surgit : Gervaise par elle-même. (texte 3) – Son idéal (texte 4) – Gervaise par Coupeau (texte 5) – Gervaise par Goujet (texte 6) Une pièce tombée du bon côté : réussite de la blanchisseuse à 28 ans – "Un bout de trottoir à elle" (texte 7) – Gervaise vue par ses voisins (texte 8) – Un idéal atteint (texte 9) Relâchements : ruine lente et force de l’hérédité – Première nuit chez Lantier sous les yeux de Nana (Coupeau ivre) (texte 10) – La torpeur (texte 11) – L’abandon (texte 12) – Entre Coupeau et Lantier (texte 13) – Gervaise perd la main (texte 14) – Dégoût du travail (texte 15) Chutes : "toutes les crises et toutes les hontes imaginables" – L’eau-de-vie de l’Assommoir (texte 16) – La déchéance physique (texte 17) – Les basses besognes (texte 18) – La leçon de Nana (texte 19) La mort, "épuisée de travail et de misère" – Déshumanisation (texte 20) – Retour vers le passé (texte 21) – Portrait de l’ombre (texte 22) – Gervaise chez Goujet (texte 23) – L’ironie de l’idéal (texte 24) – La mort (texte 25)
ANTHOLOGIE DES PORTRAITS DE GERVAISE
Texte 1 : Gervaise aux prises avec la rudesse de l’existence Gervaise n’avait que vingt-deux ans. Elle était grande, un peu mince, avec des traits fins, déjà tirés par les rudesses de sa vie. Dépeignée, en savates, grelottant sous sa camisole blanche où les meubles avaient laissé de leur poussière et de leur graisse, elle semblait vieillie de dix ans par les heures d'angoisse et de larmes qu'elle venait de passer. Texte 2 : Gervaise boite Gervaise boitait de la jambe droite ; mais on ne s'en apercevait guère que les jours de fatigue, quand elle s'abandonnait, les hanches brisées. Ce matin-là, rompue par sa