Zola l'oeuvre
[Toutes les références aux pages renvoient à l'édition de Robert Mauzi, Folio Classique]
Diderot, grâce à ses oeuvres telles que Jacques le fataliste et son maître ou La Religieuse, annonçe déjà le réalisme du XIXième siècle.
Dans Les deux amis de Bourbonne, il définit en ces termes la mission du "conteur historique", autrement dit du romancier "moderne" : "il a pour objet la vérité rigoureuse ; il veut être cru : il veut intéresser, toucher, entraîner, émouvoir, faire frissonner la peau et couler les larmes". Dans cette phrase, Diderot dit que la mission du romancier "moderne", donc du romancier du XVIIIième siècle, est de dire la vérité, de montrer le réel pour pouvoir être cru des lecteurs en faisant appel à leurs sentiments. Il veut les émouvoir, exciter en eux quelques passions dans le coeur, causer le trouble, l'altération des esprits, les porter à l'émotion avec force et comme malgrès eux. Il veut en quelque sorte se distinguer du roman d'aventures galantes et souvent peu vraissemblables de héros prestigieux (comme L'Astrée ou Le grand Cyrus par exemple). Il cherche, par ce moyen, à "peindre la vie des hommes telle qu'elle est" (1), ce qui devient de plus en comme le fondement même du roman au XVIIIième siècle. Pour Diderot, les lecteurs doivent pouvoir s'identifier facilement aux personnages afin de ressentir leurs souffrances mais aussi leurs joies. Peut-on dire que Diderot met en oeuvre cette définition du "conteur historique" pour l'écriture de La Religieuse ? L'auteur cherche, à travers cet ouvrage, à toucher le lecteur en utilisant le réel, cependant, cette "vérité rigoureuse" si chère à Diderot a certaines limites qui peuvent perturber le lecteur. Il cherche simplement à utiliser au mieux l'authenticité pour dénoncer et mettre en avant certaines critiques sur la société du XVIIIième siècle.
La mission du romancier moderne est de dire la "vérité rigoureuse", celui-ci voulant être cru de ses lecteurs. Au XVIIIième