A partir du 17ème siècle, le vivant commence à être vu comme une machine. le vivant est le résultat du jeu des organes concourant pour le développement et la conservation ; et la machine est un ensemble de mécanisme,
Introduction
• Comprendre le vivant n'est pas un projet récent de la science : déjà Aristote s'y intéresse, proposant de le définir par la présence efficace d'une âme capable d'animer la matière. En inaugurant ainsi le vitalisme, il affirme le primat de la fonction sur l'organe (« l'homme a des mains parce qu'il est intelligent ») en même temps qu'il conçoit la vie ou l'âme comme la cause finale du corps, puisque ce dernier, sans elle, n'est plus rien. C'est dans sa volonté de fonder une science non aristotélicienne que Descartes propose un tout autre modèle, qui ramène le vivant, notamment animal, à n'être rien de mieux qu'une machine. Pour comprendre le vivant, peut-on utiliser un tel modèle ? Celui-ci s'est trouvé critiqué à son tour, mais avant d'en relever les impasses, il vaut la peine d'en étudier l'importance historique.
I. Le modèle mécaniste de Descartes
Alors qu'Aristote reconnaît les particularités du vivant en le distinguant de l'inanimé (« Nous appellerons vivant le fait de se nourrir, de croître et de dépérir par soi-même »), Descartes ne fait en réalité aucune différence entre les deux : une machine construite par un artisan et les corps produits par la nature sont semblables (à un détail près : la dimension des composants, car l'homme fabrique la machine à son échelle).
Ainsi le vivant est-il assimilé aux résultats de la technique ou de l'artisanat : tout est affaire d'agencement de tuyaux, de ressorts et de pistons. C'est ce qu'expose la théorie des « animaux-machines », qui ne reconnaît dans le corps animal que des fonctionnements mécaniques, et donc relevant de la physique, indépendamment de tout sentiment, de toute pensée, de tout affect. Puisque le vivant est d'abord un corps physique, constitué de matière et donc d'étendue, son étude est mathématisable, et concevable en termes de lois physiques.
Fait exception l'être humain, mais non comme corps vivant,