A quel degré de vérité l'histoire peut-elle prétendre
Si la conscience individuelle se forme en fonction de la mémoire de l’individu, la conscience collective repose elle sur la connaissance du déroulement de la vie de l’humanité. L’histoire relate le passé collectif, universel et pose l’homme par rapport à son propre passé.
L’histoire a, d’abord, été écrite par des historiens grecs : Hérodote et Thucydide, notamment. Pour apparaître, elle exige des critères. Ainsi, s’est-elle distinguée de la mythologie et du récit anecdotique au 5ème siècle avant J-C. Le mot histoire vient du grec « historia » et signifie enquête. Hérodote d’abord, avait pour objectif d’une part de sauver de l’oubli les actions héroïques, d’autre part d’expliquer les raisons des évènements. Thucydide ensuite voulait faire œuvre utile et non divertir comme la plupart des auteurs de son époque : « c’est un capital impérissable, qu’on trouvera ici » dit-il dans son premier ouvrage historique La guerre du Péloponnèse, pour permettre à l’homme de réfléchir sur son passé et donc sur lui-même. Son ambition était d’expliquer pourquoi cela était arrivé, en analysant le mécanisme pour le comprendre. Thucydide fut donc le premier historien à prétention scientifique : il ne voulait intervenir dans l’exposition des faits, mais juste les décrire et en expliquer les enchaînements. L’histoire peut donc apparaître comme une science qui prétendrait alors au plus haut degré de vérité ? N’y a-t-il pas dans le fait qu’elle soit relatée par des hommes le risque de subjectivité de la part de ceux-ci ? A quel degré de vérité l’histoire peut-elle prétendre ?
Si l’histoire est une science, elle peut prétendre au plus haut degré de vérité, à la vérité absolue. Selon Fustel de Coulanges, l’histoire « est une science pure comme la physique ou la géologie ». L’histoire peut donc être le fruit d’une connaissance absolue. Ce n’est que le temps qui empêcherait d’atteindre cette connaissance absolue. En