A qui profite la croissance?
La commission Stiglitz et Sen, du nom de l'économiste indien Amartya Sen prix Nobel d'économie en 1998, devait étudier le Produit intérieur Brut (P.I.B), indicateur de la croissance. C'est en effet la mission que Nicolas Sarkozy lui a chargé d'accomplir avec pour objectif final de trouver éventuellement un indicateur plus complet de la croissance. L'augmentation quantitative du produit réel global comme l'a définit l'économiste français François Perroux, est donc mesurée par le Produit Intérieur Brut. De manière plus générale la croissance correspond à un accroissement des richesses et son indicateur, le P.I.B donc, est fortement critiqué car il est imparfait, tant sur le plan statistique que quantitatif. Il ne tient par exemple pas compte de la distribution de la richesse dans la population, et donc des inégalités de répartition. Mais alors à qui profite la croissance? Il paraît en effet difficile de répondre à cette question puisque le P.I.B ne dit rien à ce sujet. Savoir à qui profite la hausse des richesses n'est pas simple. Par profiter, on entend ici entraîner des effets positifs, et on peut noter qu'il ne faut pas nécessairement assimiler la richesse au bien être. Il n'est donc pas uniquement question de savoir pour qui la croissance va améliorer le bien être. La croissance correspond donc à l'augmentation des richesses ce qui, en théorie est une bonne chose, mais cela justifie-t-il la recherche de cette dernière? Comment savoir alors à qui profite la croissance si son indicateur n'en dit rien et quels sont les éléments qui nous prouvent qu'elle est profitable?
C'est pourquoi, dans une première partie, nous montrerons que la recherche de la croissance, caractéristique inéluctable de nos sociétés modernes, nous laisse penser qu'elle doit être profitable. Nous nous interrogeront dans une seconde partie sur les mécanismes qui rendent la croissance bénéfique à différents agents économiques. Enfin, nous démontrerons qu'elle