A quoi sert la protection sociale?
« Fracture sociale », « malaise social », « révolution sociale » sont autant de termes qui abondent dans les lignes de la presse ou sur les bouches des politiques depuis la crise financière de 2008 et ses conséquences néfastes pour notre économie.
La crise, le mot est lancé, synonyme de morosité des ménages, d’entreprises mises en difficulté et, bien sûr, de tensions sociales. Il existe en France, un système de protection sociale reconnu comme l’un des plus avantageux. Résultant d’une construction historique, il s’est véritablement organisé au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et se distingue par les deux piliers qui le constitue: la sécurité sociale, gérée par des acteurs privés, qui relève à la fois d’une logique assurantielle à destination des travailleurs, et à la fois d’une logique de solidarité nationale pour tous, et l’aide sociale étatique qui provient du budget de l’état et qui est gérée par ce dernier. Les Projets de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont votés chaque automne par le Parlement et vise à atteindre un équilibre budgétaire. Mais un des aspects structurels caractéristique du système de financement de la protection sociale, à juste titre pointé par le Haut Conseil du Financement de la protection sociale dans une note publié le 31 octobre dernier, est que celui-ci repose pour environ 75% sur les revenus du travail. Lors d’une conjoncture économique défavorable, comme c’est le cas actuellement en France, les recettes sociales s’en ressentent au vu de la perte de cotisations salariales et patronales à cause d’une augmentation du chômage et des faillites d’entreprises. Il s’ensuit donc un déficit et un endettement pour le combler. De plus, en 2010, les dépenses publiques de protection sociale ont représentés, à elles-seules, 32% du PIB.
Ainsi, l’on est en droit de se demander si la protection sociale, onéreuse, est réellement utile dans un contexte économiquement dégradé. Notre